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Axe 3.Complexité et feuilletage des répertoires

La richesse des répertoires plurilingues des francophones d’Afrique est bien connue, entre langues véhiculaires endogènes et exogènes – dont le français, sous différentes formes, sur un continuum diastratique et diaphasique –, langues nationales centrales vs. périphériques, et toute une gamme de langues apprises et utilisées dans le cadre des dynamiques migratoires intracontinentales. C’est également sur la prise en compte de cette diversité des répertoires des jeunes apprenants que se fondent les diverses pédagogies dites « convergentes » ou bi/plurilingues. La description du continuum diaphasique en français ne peut plus se contenter des termes utilisés par le passé, selon une logique de continuum diaphasique, allant du basilecte plus ou moins pidginisé à l’acrolecte du « français des élites », en passant par le « français populaire » et le « français des lettrés ». C’est pourtant avec une grille aussi simple et grossièrement stratifiée que les variétés de français d’Afrique étaient décrites. Aujourd’hui, il faut compter avec des variétés métisses ou mixtes associant plusieurs langues exogènes d’adstrat ou de superstrat à une ou plusieurs langues endogènes, comme dans le cas du camfranglais, ou dans celui des variétés émergentes dans la chanson populaire de type zouglou, en Côte d’Ivoire. Les catégories lectales du français dans la francophonie des années 2020 sont non seulement à réinventer, mais elles se réinventent ou réagencent d’elles-mêmes en permanence, dans la conversation quotidienne comme dans les arts et les médias. Il s’agira d’étudier ce phénomène émergent, et de le considérer des deux points de vue : diversité polyglottique des répertoire et feuilletage diastratique et diaphasique du français, dans tous ses états et en tous lieux – là encore, dans une logique de Tout-Monde et de Relation.

Contrastivité sociolinguistique à micro, moyenne et grande échelle : on comparera des situations de contacts de langue dans des espaces francophones de diverses dimensions, entre l’Afrique et l’Océanie, les Amériques et la Mélanésie ou encore l’Europe, en élaborant pour ce faire des grilles d’analyse sur l’état du corpus, comparé à l’état du statut des variétés de français et de leur environnement interférentiel avec d’autres langues, dans différentes situations. Quel est le degré de prédictibilité des effets du contact sur l’émergence de variétés nouvelles ? Quelles catégorisations endogènes ?

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